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Mai 2007

9ème étape de notre tournée


Le théâtre argentin fourmille. Il y a une dynamique incroyable. Chaque samedi il y a deux cents pièces sur scène, voir plus !
Le public est nombreux et assez jeune dans l’ensemble.
Le théatre argentin est libre et se sent vivant depuis peu de temps. La dictature militaire qui a pris fin en 1983 avait forcé beaucoup d’artistes a l’exil et avait censuré la créativité.

Comme souvent les comédiens gagnent très rarement leur vie en jouant. Ils multiplient les activités a coté (enseignement, productions, régie…). Nombre de spectacles sont programmés à 23h, voir minuit pour laisser le temps aux comédiens de quitter une représentation et d’enchaîner sur une autre !

Les représentations ont majoritairement lieu le week end. Il n’est pas rare qu’une pièce ne se joue uniquement le vendredi et le samedi mais 2 fois par soir.
Tarif : entre 10 et 30 pesos

Il existe 3 sortes de théâtres :
Ceux dits commerciaux
: Nombre d’entre eux sont sur la rue Corrientes qui a un petit air de Broadway. Dans cette catégorie on distingue un genre purement commercial (boulevard ou grosse prod) et un plus digne avec de bons spectacles mais avec une grosse production derrière (ex La mort d’un commis voyageur).
Ex : La Comedia, Teatro Regina, Lorange…
Il y a ensuite le Théâtre officiel (ou théâtre public): C’est l’Etat qui paye dans ces cas la. Selon Roberto Perinelli « c’est un théâtre aux caractéristiques très figées. C’est un théâtre bien fait, qui jamais ne va pas te surprendre. » .
Ce sont : théâtre Cervantès (théâtre national) mais aujourd’hui fermé a cause de querelles internes et politiques et le théâtre San Martin (théâtre municipal), Théâtre Sarmiento, Théâtre Regio et Théâtre de la Ribeira.
Enfin il y a le Théâtre alternatif : qui est très riche. Il y en a plein. Un samedi soir il peut y avoir 300 représentations.
Les plus renommés : Espacio Callejon, El Camarin de las Muslas, El Kafka, El Porton de Sanchez, Teatro del Pueblo

Les caractéristiques du théatre argentin aujourd’hui :
Il y a beaucoup de créations. Les auteurs sont très souvent metteurs en scène et inversement. C’est rare qu’une pièce anciennement écrite (un classique ) soit reprise. Ce sont en général toujours des textes nouveaux. Tout le monde écrit, sans pression, naturellement. Quelque chose d’assez commun également c’est l’adaptation de classiques (Shakespeare, Tchekhov). Enfin il ya la mode actuellement ( je n’y ai pas assisté) des biodramas : pièces interprétées par des non professionnels et traitant de leur propre histoire. Ah la recherche de la vérité !...

Comment connaître la programmation?
Se n’est pas évident car les journaux affichent la programmation du jour. Les plus complets sortent le we étant donné que les représentations ont surtout lieu le we.
La Nacion sort les jours
Ñ, supplément du samedi du journal Clarin
Radar, le supplément de Pagina 12, le dimanche
Revue Llegas a Buenos Aires (gratuite)

La meilleure façon de se tenir au courant c’est ce site : www.alternativateatral.com.ar
Un site merveilleux ou on peut trouver la programmation par date, par auteur, par théâtre, par metteur en scène, par pièce.
Egalement biographie de toutes les personnalités du théâtre argentin.
Nouveau site:
www.cartelerapuroteatro.com.ar

Theatre Indigene???
Aucune trace... Mais j ai eu la chance de rencontrer Silvia Barrios et d assister a la representation " Argentina Indigena".


Argentina Indigena
Le 25 avril a la Casa de la Cultura de SALTA


C’est un spectacle qui a été créé en 1987 suite au travail de et de revitalisation de la musique indigène réalisé par Silvia Barrios.
55 personnes participent a ce spectacle qui nous donne a voir la culture indigene argentine en voix de disparition. Sur scene se sont les indiens Wichi Matacos, les Chorotes, les Suris, les Chanés, les Anateros, les Bagueleros et les Toyka.

Silvia Barrios les accompagne, les aide, les aime, revitalise leur culture. Elle est très touchante quand elle nous explique qu’un grand maitre les a quitté il y a peu de temps et qu’elle ne sait pas si son élève va accepter de venir partager son art devant nous. Il viendra.
Beaucoup de vieux hommes indiens qui, malgré plusieurs représentations de ce spectacle ( meme sur d’autres continents), semblent toujours étrangers au micro et a son fonctionnement.

C’est donc un spectacle qui met beaucoup en avant la musique et les danses traditionnelles et leur imbrication dans la vie de ces peuples des montagnes : musique pour déclarer son amour entre ados ; chants des « murisseurs » de fruits/ végétaux, pour que la récolte soit bonne…
Il y a un passage de danse qui peut etre considéré comme acte théâtral traditionnel. C’est « le Tigre et le taureau ».Il raconte la lutte des deux bêtes et comment le tigre l’emporte. Deux comédiens interprètent les animaux, chacun le visage couvert d’un masque. Ce spectacle représenté en général a la fin du Carnaval représente la lutte des indigène (tigre) contre les espagnols ( le taureau). Et évidemment les indigène et leur culture triomphe a la fin.Une façon implicite de s’opposer a cette colonisation. Autour le village supporte le tigre.

A coté de la salle de spectacle une exposition de masques intitulée : « derrière les masques. Personnes et personnages »
Il y a notament les masques de la Diablada bolivienne, autre forme spectaculaire.
Diablada :c’est une récupération indienne d’une tradition espagnole (Balls dels diables y el de los siete pecados capitales).Elle a lieu une fois par an lors de la fete de la vierge des cavernes ( mercredi des cendres). Depuis le début de l’empire inca, les mineurs inventent le mythe de Supay ou Supaya : c’est un génie qui habite au centre de la terre ( identifié plus tard par les évangélisateurs comme diable), il est maléfique mais peut aussi accorder protections et faveurs aux hommes.
La diablada, c’est Supay qui comme un oncle protecteur sort de terre et danse pour apporter chance, prospérite aux habitants. Il n’est pas rare qu’au cours d’une Diablada, qu’un indien se dévoue , devienne le bouc émissaire et danse jusqu'à la mort, par arret du cœur !

A Iruya ( Nord de Salta), chaque premier dimanche d’octobre (lors de la cérémonie d’adoration de la Vierge de Rosario) a lieu la danse des Cachis. Les Cachis sont 10 personnes qui sont déguisés avec des masques et des costumes traditionnels représentants les familles d’Iruya, le bétail, et le forces du mal.


Cliquez sur la photo
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et sa légende

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Le tigre et le taureau
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La mort du taureau
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Spectacle

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Masque Cachis d Iruya
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Masque de la Diablada-Bolivie

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Diablada

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