Interview Analie Gomez , comédienne mexicaine, 30 ans
Fotografia en la playa
D’où es-tu, de Mérida ?
Je suis née dans la ville de Mexico, j’ai grandi à Mérida. J ai étudié à l’école nationale d’art théâtral à Mexico. Mais depuis 4 ans je suis revenue à Mérida.
Comment es tu devenue comédienne ?
J ai toujours été une fille très extravertie.Donc le théâtre m’a attiré depuis le départ. J’avais une prof a l’école secondaire (= collège) qui m’a initié au théâtre. Du coup je suis allée au Centro de education artistica, à Mexico. Je n’ai pas termine mes études, mais cela a constitue une bonne base pour commencer cette carrière. Je suis entrée sur concours a l’Ecole Nationale d’art théâtral (après une première admission, il y a 6 mois probatoires a la fin desquels la première fois on ne m’a pas acceptée ! J’ai du tout recommencer l’année suivante). La formation dure 4 ans. En résumé, j’ai commence le théâtre a l’age de 13 ans et de façon plus sérieuse, professionnelle vers l'age de 20 ans.
C’est la chose je sais faire le mieux.
Etre comédienne est-ce difficile ? Peut-on vivre que de ça ? L’Etat vous aide t’il ?
Le gouvernement nous aide : par exemple ce travail, Fotografia en la playa, a été produit par la mairie (frais de salle, répétitions, payes des comédiens, tracts…).Il y a d autres programmes au niveau national qui proposent ce genre de facilités, de payer la production, de payer les tournées.
Mais tout le monde ne peut pas profiter de ça. Pour beaucoup il faut monter ses propres projets et les autofinancer. Donc ce n’est pas si facile de vivre du théâtre au Mexique. Donc on se diversifie, d’autant plus que jouer ne rapporte pas beaucoup : on enseigne, si on en a l’occasion on fait de la radio, des doublages.
Moi j’ai fait une spécialisation « éducation vocale » (voix parlée) pour la formation des comédiens. Au début j’ai envisagé l’enseignement justement pour une question financière. C’est difficile d’être comédienne, ne vivre que de ça. Mais je me suis rendue compte qu’enseigner me plaisait, c’est devenu un travail très noble pour moi. Et par chance à Mérida on m’a donné l’opportunité de mener ces deux activités en parallèle. Ca me plait beaucoup.
Dans la ville de Mexico on gagne un peu plus qu en province, mais en même temps il y a beaucoup plus de concurrence donc je ne suis pas sure qu’on y gagne finalement.On doit jouer des coudes.
Et ici comment trouves tu du travail ? Annonces ? Réseau ?
Et bien ça vient en connaissant les gens. Moi je connaissais Mérida depuis toute petite donc c’était très facile de revenir a Mérida et de dire « bon je veux travailler, donne moi du travail! » C’est un peu de relation, un peu d’amitiés, un peu de culot « Hé je veux travailler avec toi, tu me donnes du travail ? » …Il y a un dicton au Mexique qui dit « celui qui ne parle pas, Dieu ne l’entend pas »
A combien de projets participes-tu par an ?
En général j’aime faire un ou deux projets par an par ce que j’aime me concentrer. Mais cette année j’ai été folle ; j’ai commencé a dire oui a tout le monde !j ai commencé avec cette pièce, puis une lecture dramatique, puis une autre pièce qu’on joue demain d’ailleurs. Je sors d’un stress la !
Mérida est une ville incroyablement active culturellement, non ?
Oui. Mais il y a là dedans du positif et du négatif. Comme je t’ai dit, l’Etat, la ville finance des productions et du coup le public en profite gratuitement. La contrepartie c’est qu’après, les gens sont habitués à ne pas payer ; ils pensent qu’être acteur ou peintre est un hobby. Ils ne veulent plus payer pour aller au théâtre, à moins que l’artiste ne vienne de la télévision ou du ciné!
Comment sont considérés les comédiens ? Que pensent tes parents de ton métier ?
Mes parents se sont résignés, surtout mon père.Il voulait que je fasse médecine car ils sont médecins ! Mais finalement comme c’était ma vocation, j’étais très volontaire et indépendante…Je suis donc partie a Mexico et ça c’est bien passé. Notre relation est allée en s’améliorant. Aujourd’hui il respecte ma profession, ce qu’il voit. Et il se rend compte que c’est ce que j’aime.
Selon toi quelles st les qualités nécessaires à un comédien ?
Amour de son travail, discipline, sens du compromis, fiabilité. Parler du talent me parait très subjectif.
Quel est le meilleur auteur mexicain a ton avis ?
Je ne peux pas te parler de meilleur auteur mais de plusieurs auteurs mexicains : Rodolfo Usigli, Emilio Carballido, contemporain : David Olgin (des pièces supers drôles)
Peut tu me citer des Metteurs en scène mexicains que tu aimes ?
Ludwig Mergules, Luis de Tarida
Avant d’entrer sur scène avez-vous des paroles rituelles, des mots portes bonheur ?
Beaucoup de merde, beaucoup de lumière, chance ! Allons y !
Comment te concentres-tu avant d’entrer sur scène, que fais-tu ?
Arriver, me peigner, m’habiller, me maquiller, tout cela fait partie du processus de concentration. Ensuite avec mes partenaires on se repasse le texte, on blague. Ce qui est particulier avec cette pièce c’est que j’entre assez tardivement, donc j’assiste au spectacle et cela me nourrit progressivement et « voum », j’entre naturellement, dans l’état voulu, sur scène.
Que connais tu du théâtre français ?
Pas grand chose. Evidemment Molière. Un ami m’a parlé beaucoup de Copi. Ah oui et aussi des metteurs en scene Mnouchkine et Catherine Marnas. Ce copain a travailé en France.
Et toi tu voudrais- travailler à l’étranger ?
Oui ça me plairait bien. Mais oú, je ne sais pas trop, oú on voudrait de moi !
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