Théâtre No et Kyogen Au Théâtre National de No
Sora Ude ( le courageux lâche) : saynète de Kyogen
Toboku (Le pavillon du Nord Est) : Pièce de No
Le théâtre : Il est situé dans un quartier assez résidentiel et calme de Tokyo. Une architecture mêlant le moderne au traditionnel.
La
scène est entièrement en bois elle est couverte d’un toit traditionnel et est prolongée coté jardin par une galerie d’une dizaine de mètres de long qui assurent les entrées et les sorties : elle symbolise le monde des hommes au monde immatériel. Un rideau aux bandes vertes jaunes rouges et blanches la sépare des coulisses.
La scène est vide, il y a juste des dessins de gros arbres au mur.
La
salle a un unique niveau (orchestre) très légèrement incliné. L’équipement est très moderne : les sièges sont très confortables et ont devant eux ( sur le dos de celui de devant donc) un petit écran tv sur lequel on peut lire les sous titres de la pièce. Quand je suis entrée dans la salle ça me faisait penser plus tôt a une salle de conférences ( sauf la scène bien entendu !).
Le
prix : Il y a 3 espaces pour les spectateurs, le prix varie en fonction d’eux :
En face de la scène, sur le coté de la scène ou dans le coin de la scène ( entre 6100 et 3000 yens). Moi j’étais sur le coin, c'est-à-dire que j’avais une colonne qui me cachait quelque fois les personnages mais sinon je me trouvais très bien placée.
On peut acheter sa place sur place ou la réserver par téléphone
Le public :
Pareil qu’avec le Kabuki, la majorité des spectateurs doit avoir plus de 50 ans. Ils sont tous assez élégants et encore une fois beaucoup de femmes sont en kimono.
Le spectacle de Kyogen : Je ne savais pas que le spectacle avait commencé car la lumière n’avait pas changé et l’entrée des personnage était très silencieuse. Ouf j’ai tourné la tête pas trop tard pour pouvoir 2 hommes sur scène dans des costumes ont longues manches et jambes de pantalons.
C’est l
’histoire d’un maître qui en a marre que son valet n’arrête pas de se vanter de son courage de son mérite alors que ce n’est qu’un lâche. Le maître décide de lui tendre un piège : il demande a son valet d’aller faire des courses au marche. Celui-ci peureux comme tout cherche tout un tas d’excuse pour éviter de se promener seul la nuit. Il finit par y aller armé du sabre que son maître lui a prêté. Dans la nuit son maître se cache, le valet le voit et le prend pour une bande de voleurs. Il leur propose tout de suite le sabre de son maître en échange d’être laissé tranquille.Le maître prend le sabre. Quand le valet rentre a peine remis de cette terrifiante rencontre, il raconte a son maître comme il s’est fait attaquer par une bande de féroces voleurs . Il lui précise qu’il les a tous tué mais que ce faisant il a cassé le sabre et l’a donc jeté car il ne servirait plus a rien. Son maître le laisse parler et a la fin le confond en lui sortant le sabre qu’il a récupéré.
Les comédiens gardent toujours une position particulière : les jambes légèrement pliées, le buste penché en avant et les mains souvent sur les cuisses. A part ça, le jeu est assez naturaliste.
Le public rigole beaucoup. Moi je ne comprends pas ce qu’ils disent donc ce qui m’amuse plus c’est les situations. Le jeu est quelque fois un peu clownesque ( grands yeux, grimaces).
Quand un personnage « sort de scène »( de l’action) il reste a vue , il s’assoit contre le mur. Ce sont les comédiens qui a eux seuls nous transportent dans l’histoire. Ils ne sont supportés ni parla lumière, ni des décors, ni de la musique : quand le valet par dans la nuit noire il fait juste quelque pas et on imagine qu il est ailleurs, la scène est toujours en plein feux.
Ils sortent de scène en empruntant la galerie en se courant après, en pleine dispute.
Entracte de 20 minutes
Spectacle de No Encore une fois j’ai manqué l’entrée des personnages car pas de changement de lumière et elle était si silencieuse. Heureusement qu’il y a eu des fluttes et des percussions de bois.
Tout le monde entre sur scène très lentement. Il y a 8 chanteurs et 2 percussionnistes et un joueur de flutte. Ils s’installent sur la scène ( le chœur coté cour et les musiciens au fond). Les percussionnistes ponctuent leur jeux de cris ( Ooo) tantôt fort, tantôt doux, censés souligner les temps forts de l’action. Je dois avouer que j’ai du mal a m’y faire…
Le chœur chante a l’unisson, ils racontent l’histoire. C’est beau. Leur visage par contre reste impassible. Le chant reste toujours sur le même rythme, monocorde. Au bout d’un moment ça fait un peu religieux.
Les personnages glissent sur scène. Leur pas sont inversés par rapport a la façon normale de marcher : ils glissent le pied puis lèvent la pointe. Ils se tiennent très droits, aucun mouvement superflu.
Tout est très lent, vraiment.
Je suis un peu déçue, je pense que je ne suis pas tombé sur la meilleure pièce car il ne se passe rien : c’est l’histoire d’un prêtre (personnage secondaire : un waki) qui voit un bel arbre et demande a qui il appartient. Il apprend qu’il fait partie de l’ancienne demeure de la défunte Lady Izumi Shikibu (shite : personnage principal masqué). Vient alors le fantôme de la Lady et ils parlent poésie, nature, spiritualité.
C’était très poétique (mais je ne saisissais rien), beaucoup de paroles, il n’y avait pas d’action, pas d’émotions…
A la fin les comédiens sortent très lentement, ils sont un peu applaudis au moment de leur passage sous le rideau, puis c’est au tour des musiciens de sortir tout aussi lentement.
Franchement je n’ai pas accroché. Je dois cependant reconnaître la concentration des comédiens, la précision de leur mouvement et l’originalité de cette forme minimaliste dépouillée de tous moyens d’expressions scéniques et théâtraux.
Peut être cela devait –il me plonger dans un méditation esthétique ou je ne sais quoi mais je dois avouer que ça m’endormait plutôt. D’ailleurs j’ai surpris plusieurs spectateurs piquer du nez.
Il me faudrait une nouvelle expérience de No pour me faire un véritable jugement sur cet art. Malheureusement je n’aurai pas le temps ici. J’espère avoir l’occasion d’en voir un jour en France.