Décembre 2006

4ème étape de notre tournée

Pavakathakali, marionnettes
Le 7 janvier a 10heures du matin je vais au théâtre de Natana Karaili assister a un spectacle de marionnettes, le Pavakathakali.
C’est Venuji qui a sauve cette forme traditionnelle de la disparition. Quand il se baladait de villages en villages a la recherche des arts traditionnels keralais, plusieurs personnes âgées se souvenaient avec émotion des spectacles de marionnettes auxquels elles avaient assiste dans leur jeunesse. Quelque chose qui laisse un tel souvenir ne doit pas disparaître s’est dit alors Venuji. Il a cherche les personnes qui savaient encore les fabriquer, les a réunie et a fait revivre cet art. Il l’a fait évoluer également, car pour lui la tradition ne doit pas être figée comme un musée. Chacun peut faire progresser l’art. Les marionnettes s’inspirant du Kathakali, ils ont repris les histoires et les règles du Kathakali. Par contre alors que les marionnettes a l’origine étaient a fil, ils ont décides d’en faire des marionnettes de mains. Venuji me confiera qu’il s’est inspire pour cela d’un spectacle de marionnettes russes. En le voyant, il a réalisé qu’avec les fils beaucoup de choses se perdaient alors que la, la marionnette est véritablement le prolongement de l’acteur, il y a beaucoup plus de force, d’énergie qui passe.

Sur la scène un petit espace est délimité par un tapis. Devant il y a des offrandes et la lampe a huile. Les 5 marionnettistes entrent et jouent chacun d’un instrument (cymbales, coquillage,…) puis ils s’assoient en tailleur, allongées a cote d’eux les marionnettes attendent de prendre vie. Il y a bien entendu derrière eux les musiciens, 2 percussionnistes. Un mini rideau de soie est tendu par 2 marionnettistes, le spectacle peut commencer.
C’est incroyable ce que les marionnettistes sont investis, ils manipulent la marionnette, parlent pour elle, chantent, pleurent, rient. C’est formidable à voir. Ils s’amusent, sont à fond et nous aussi du coup. Le spectacle a duré une heure- une heure trente que je n’ai pas vu passer.

Festival de Danse de Mamallapuram; du 29 décembre 2006 au 26 janvier 2007
Le cadre est incroyable : la scène a été montée en plein air devant la plus grande fresque sculptée d’Inde du sud. Un décor naturel magique et bien mis en valeur par les projecteurs.Du haut des rochers (ou notre mur du fond !) les chèvres gambadent et regardent le spectacle.
C’est un festival de qualité, bien organisé, la sono est très bonne et l’éclairage change suivant les scènes.
Des chaises ont été installées. Si on veut être dans les premiers rangs il faut alors payer 100 roupies (2 euros) pour la soirée. Plus loin dans le fond, c’est gratuit.
Il y a chaque soir 3 parties, 3 différents groupes. Ca commence à 18h et fini vers 20h30.
Je n’ai jamais vu autant de moustiques autour de moi !
Bharathanatyam : danse de femmes. Elles sont très belles, avec une longue tresse noire dans le dos (rajout ?), des fleurs et des bijoux dans les cheveux, un maquillage qui leur fait des yeux de biche, des anneaux dores dans le nez, le bout des doigts peints en rouge et un rond rouge dessine au creux de chaque paume et sur les pieds.
Avant d’entrer sur scène elles font une prière, touche la scène et en sortant elles saluent respectueusement chaque instrument.
Il y a tantôt de la danse pure tantôt de la danse narrative. Les communiquent par mime, pantomime, par roulement d’yeux : par exemple l’une se regarde dans un miroir et l’autre veut aussi alors elles se disputent et finissent par se réconcilier ; ou elles font a manger et goûtent des fruits ; ou elles prient des dieux.... C’est un peu surjoué mais c’est sympa.
La danse est très rythmée et les bracelets de grelots accroches au pied accentue ce rythme. Elles ont une maîtrise de l’équilibre impressionnant.
Cote jardin les musiciens et les chanteuses sont assis en tailleurs. Ils ont des micros.
Selon les groupes on remarque tout de suite celles qui sont investies, ou il se passe quelque chose (souvent dans les yeux) et celles qui font juste un numéro de danse. C’est assez inégal. Mais ce qui est remarquable chez toute c’est leur sourire toujours présent.
Les danseuses sont particulièrement belles mais j’ai été frappée par la maigreur de certaines d’entre elles : que des os, on auraient dit qu’elles allaient se casser a chaque mouvement. Elles ne devaient probablement pas manger à leur faim.

Odissi : comme pour le Brathanatyam cette danse alterne les moments de danses pures et les moments de danses narratives. Elle se caractérise par des moments poses, fixes. Les femmes portent un costume colore (le tissu est plie en éventail devant) et des bijoux en argent. Les mains et les pieds sont ornes de dessins rouges.
C’était très beau mais j’y suis moins sensible car pour moi c’est plus de la danse que du théâtre Je n’ai pas ressenti d’émotions, ni n’est suivie une histoire. La danse raconte la dévotion envers les dieux…ça ne me parle pas trop…

Folk dances : dummy horse, kokkalkattai attam,kavadi…. Ici toujours pas de théâtre mais c’était très rigolo. Il s’agit de formes populaires assez naïves qui sont représentées dans les temples ou lors de cérémonies particulières : par exemple la danse de la fertilité : une homme et une femme font un tas d’acrobaties sans faire tomber les offrandes de leur tête.
La danse du cheval : un homme est entoure d’un cheval en carton ( je ne m’exprime pas très clairement, mieux vaut regarder la photo) et fait le cavalier. Il tourne, galope, danse.
Il y a aussi la danse ou un paon et une girafe (quelqu’un dans un costume réaliste ) viennent sur scènes, dansent, boivent du jus d’orange par le bec, se mettent un collier de fleur autour du cou !