Association Volontariat- Pondichery
J’avais rencontré à Mumbai une strasbourgeoise, Céline qui venait de travailler deux mois pour une association humanitaire a Pondichéry. J’ai saute sur l’occasion pour lui demander si cette association s’occupait d’enfants. Et oui, elle possède une crèche et une maternelle qui accueille les enfants des familles les plus pauvres.
J’ai pris contact avec Mme De Blick, la directrice et on a fixe un rendez-vous. Par contre étant donne qu’il y a 150 enfants j’ai propose de faire 2 spectacles, pour être plus proche d’eux.
Je n’étais pas bien rassurée en arrivant car plus de 50 enfants pour une représentation ça fait déjà beaucoup pour mon petit spectacle qui se veut interactif. Allais je réussir a captiver autant d’enfants d’un coup ?
Quand je suis arrive ils m’ont conduit a la salle ou le premier groupe d’enfants étaient déjà entrain de m’attendre impatiemment. C’étaient des tout petits, entre 1 et 3 ans. Ils étaient tous en petits uniformes, les filles avec de mignons petits rubans blancs autour de leur couettes. A croquer !
Le directeur présente le spectacle en Tamoul en disant que c’est l’histoire d’une fille qui vient d’un pays magique, le pays des ballons.
Je rentre doucement et souriante car je sais maintenant que je peux faire peur aux enfants qui n’ont pas l’habitude de voir des étrangers, ni des personnages aussi exubérants ! La plupart des enfants me regarde la bouche ouverte, incrédules. Certains commencent déjà à rire. Mais je vois sur ma gauche 2 petits garçons qui ont les larmes qui montent aux yeux. Que faire ? Heureusement leur peur ne déteint pas sur les autres. Et ils se feront entraînes au contraire par les rires de leurs voisins.
L’un d’eux d’ailleurs malgré une grosse larme encore sur la joue voulait absolument caresser le petit chien- ballon.
Comme ils sont trop nombreux pour que je leur laisse a chacun un ballon et que je me doute bien qu’ils ne profiteront pas des ballons que je vais laisser ( soit ça va être la dispute et ils vont exploser soit les maîtresses vont les rapporter pour leurs propres enfants), je décide de les mettre en maximum en contact avec eux pendant le spectacle. Ils adorent sentir la fleur, caresser le chien…
J’ai pris plus mon temps avec eux, et ai pu installer une vraie (bien qu’ephemere) complicité. J’ai adore et eux aussi apparemment.
Je m’en suis allée en leur envoyant des baisers qu’ils me revoyaient de leur petites mains .
Toute euphorique j’ai a peine le temps de boire une gorgee d’eau que le nouveau groupe est déjà la. Ils sont plus grand (3- ans) et beaucoup plus nombreux.
A peine je passe un ballon dans l’entrebâillement de la porte en émettant des petits bruits rigolos que c’est un fou rire général. Je rentre sur scène et ça continue. Quelle énergie ! On s’amuse comme des fous, des que je fais quelque chose ils explosent de joie, applaudissent et rient a gorge déployée. C’est incroyable. C’est la première fois que ça se passe si extraordinairement bien. Je prends un plaisir fou. Ils sont a fond, comptent en anglais avec moi, soufflent pour m’aider a gonfler les ballons, se grattent quand je me gratte, chantent avec moi, et reprennent en rigolant mes expressions françaises « hop la », « oulalala ». Ils veulent tous faire un bisou au poisson ou taquiner la girafe. Quelque fois j’ai l’impression d’être Patrick Bruel tellement c’est l’hystérie.
Bref une superbe matinée. Les volontaires et personnels de l’association Volontariat me remercient et me disent que c’est la première fois de leur vie que c’est enfants assistent a un spectacle, que c’était quelque chose d’extraordinaire pour eux. Mais c’était aussi extraordinaire pour moi.
Ecole a Hampi
Arrivée à Hampi j’ai été frappe par le nombre d’enfants. On était le week end, devant chaque petite maisonnette rudimentaire 2 ou 3 petits enfants jouent avec la poussière, un pneu dégonfle, jouent a se coiffer ; d’autres errent dans les rues a la recherche de roupies ou de « school pen » ou vendent des stickers a l’effigie des dieux ; d’autre enfin dévalent une colline assis sur une bouteille en plastique.Je leur demande s’ils vont a l’école ils me disent que oui et me la montrent fièrement.
Je me décide a faire mon spectacle dans le cadre de ‘l’école car sinon je peux vite être dépassée par les événements.
L’école est en plein cœur du village, a 2 pas de notre hôtel. Je découvre la salle consacrée aux tout petits (2 à 5 ans). C’est une pièce de 3 mètres carre avec un bureau et une chaise pour la maîtresse. Les enfants, 10 ou 15 sont assis par terre les uns contre les autres, adosses aux murs .Quand je parle a la maîtresse pour lui proposer un spectacle, j’ai l’impression qu’ils ne font pas grand-chose a part être sages… La maîtresse qui parle a peine anglais semble ravie et me propose de revenir quand je veux entre 10h et 13h (heure de fin de l’école).
A 11h30 Sylvain va dans la mini-ecole et demande aux enfants de s’asseoir à un bout de la pièce pour que j’aie la place d’entrer. La maîtresse a rameute d’autres enfants ou ils sont arrives en retard, je ne sais pas. Toujours est-il que quand je suis arrivée il y avait au moins une vingtaine d’enfants dans cette minuscule salle. Très vite les rires et le bruit qui court ont ramenés d’autres enfants.
Le contact est tout de suite bien passe même sans langue commune. Par contre 2 petites filles ont été terrorisées par moi (peut être la première fois qu’elles avaient une telle proximité avec une étrangère, et puis je fais des drôle de bruit et sors des drôles d’instruments- la pompe a ballons) et se sont mises a pleurer a chaud de larmes. Et la, la maîtresse les sort des rangs et les tapent ! Je lui ai dit d’arrêter, que ce n’était pas grave… Une autre façon d’éduquer… J’étais mal à l’aise, elle utilisait son bâton en bois pour faire reculer ceux qui s’avançaient trop à son goût.
Cela m’a encore plus motivée a faire rire les enfants, qu’ils en profitent un bon coup.J’emettais des petites onomatopées qui les faisaient rire et qu’ils repetaient.. Quand j’ai gonfle le premier ballon ils ont applaudis.
Ils n’étaient plus assis, mais tous autour de moi, les yeux grands ouverts, voulant tous être embrasses par le poisson ballon ou sentir la fleur. Quand je chantais ils m’accompagnait avec ardeur : ils chantaient lalalalalala en chœur et a tue tête en essayant de suivre mon air. C’était génial. Ils étaient heureux je crois et adoraient dire bye bye 3000 fois de suite !
En partant j’en entendais encore fredonner la chanson.