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Décembre 2006

4ème étape de notre tournée


L’Inde est un mélange de traditions et de modernité. Longtemps colonisée par les anglais l’Inde a vu se développer au milieu du 19eme siècle, un théâtre moderne a l’occidental. Mais le théâtre traditionnel demeure sa grande richesse. Il y a une multitude de formes traditionnelles que l’on peut considérer comme théâtrales.
Ici la frontière entre la danse et ce qu’on appelle en France le théâtre est tenue. Il s’agit plutôt d’un art total ou les artistes dansent, expriment des sentiments, jouent des situations, chantent, accompagnes sur scène par des musiciens.
Dans la conception indienne le texte dramatique est indissociable de sa représentation. Le théâtre est fait pour être joue, et de la façon la plus spectaculaire qui soit.
Le théâtre pour les indous c’est un art sacre destine a transmettre l’idéal de sagesse et de vertu incarne par les dieux et les héros.
Pour le public, l’œuvre n’importe pas ( souvent il la connait parfaitement), le représentation est la pour confirmer ce qu’il sait déjà sur l ' intrigue et les enseignements qui en découlent. L’attention est portee sur l’interprétation.

Au fil de mes rencontres on me confirme que cette diversité théâtrale traditionnelle est menacée de disparition. En effet d’une part la structure de la société a évolue et ne se prête plus aux manifestations passées( spectacles dans les maisons qui regroupaient une famille de 50 personnes), d’autre part l’avènement de la télévision, du cinéma a détourne l’intérêt d’une partie de la population, enfin de moins en moins de jeunes s’orientent professionnellement dans cette voie car très peu rémunératrice.
Les personnalités que je rencontre sont donc des gens qui ont une véritable passion pour leur art et qui font tout pour le préserver et le faire connaître.

Les sources du répertoires : Les 2 grandes épopées indoues :
Le Ramayana
Le Mahabharata
Quelques grands auteurs classiques : Bhasa (2eme sc. ?), Kalidasa, le roi Harsa (7 eme sc.), Bhavabuti (8eme sc.)

Exemples de formes théâtrales en Inde

Le Kutiyattam
Theatre sanscrit. C’est l’unique forme de théâtre dans cette langue.
Joue dans les temples du Kerala.

Seul témoignage demeuré vivant d’un art de la scène vieux de près de deux mille ans, le Kûtiyattam allait peu à peu sortir de l’oubli. Sa redécouverte s’opéra tout d’abord au Kerala, son lieu d’origine, où il avait été miraculeusement préservé tout en restant ignoré des autres régions. Représenté en de rares occasions et pour un public élitiste ayant seul droit d’accès à l’intérieur du temple, le Kûtiyattam avait gardé ses qualités de théâtre rituel et sacré.

L’on traduit couramment le mot Kûtiyattam par "ensemble d’acteurs", ou " drame concertant " (kuti : ensemble, attam : action dansée).
Ancêtre du Kathakali (XVIIe s.) et d’autres spectacles de même famille, le Kûtiyattam laissa son empreinte dans la gestuelle, l’art du maquillage et du costume.

Le Kutiyattam fait appel à plusieurs moyens pour nous raconter une histoire :
1. le langage corporel (danse et mouvements d’origine martiale),
2. la technique vocale ( a capella issue de la récitation védique),
3. la technique du regard, ou netrabhinaya ,
4. les expressions du visage, ou navarasas (les neuf sentiments, ou rasas),
5. le vocabulaire manuel (une langue des signes d’un millier de combinaisons),
6. l’art du maquillage en relief ,
7. l’art du costume .
L’imbrication de ces diverses techniques, poussées au maximum de leur puissance d’évocation, tend à donner à l’acteur-danseur l’apparence d’un dieu dominant l’espace et l’univers qu’il recrée sous nos yeux.
L’énoncé - par l’acteur ou l’actrice - des versets en sanskrit a pour support un style vocal archaïque, désincarné, se déclinant sur 22 modes différents en référence à la nature et aux états intérieurs des personnages. Chaque verset - ou sloka - donne la trame du développement dramatique qui va suivre.

Jusqu’aux années 50, seuls les membres des communautés attachées au service du temple et reconnues par la tradition étaient autorisés à étudier et transmettre le Kutiyattam, à savoir :
les Chakiyars (maîtres acteurs/danseurs), les Nambiyars (musiciens) et les Nangiyars (actrices et chanteuses, traditionnellement épouses de ces derniers).
Les changements sociaux ne permettant plus le financement de spectacles coûteux pour les cérémonies, ceux-ci se firent de plus en plus rares entraînant l’abandon de nombreuses vocations. Ces dernières années, il ne restait plus dans toute la région que quelques lignées d’artistes regroupant tout au plus une centaine d’acteurs et musiciens, la plupart d’entre eux répartis en trois écoles principales.
Un cri d’alarme retentit dans les années soixante. Deux des plus grands Chakiars, aujourd’hui disparus, entreprirent de faire franchir au Kûtiyattam son premier pas hors du temple.

Le 18 mai 2001, le théâtre sanscrit Kutiyattam a été reconnu "chef-d’oeuvre oral et immatériel de l’humanité" par l’UNESCO.

Le Kathakali
Théâtre dansé classique sacré e du Kérala, il est l’aboutissement d’un ensemble de traditions dont les sources lointaines empruntèrent aux spectacles rituels, au Kutiyattam, aux danses populaires régionales, au Kalarippayat (kalari : gymnase, payat : combat).
Le Kathakali, littéralement « représentation de contes », est un spectacle dont les épisodes sont exposés par deux chanteurs, et interprétés et amplifiés par des acteurs à l’aide de mimiques, de gestes et de mouvements qui relèvent de l’acrobatie et de la danse .Il est joue dans les temples ou a proximité , chez des particuliers et même sur des places de villages.
Chaque mot de la pièce est exprimé par un mudra, même des mots tels que « si », « quand », « mais »
Les mudras peuvent être composés par les deux mains ensemble ou par une seule main Il y a dans le kathakali 24 mudras fondamentaux qui, suivant les diverses combinaisons possibles entre eux et, en relation avec les mouvements du corps et de la mimique du visage, peuvent exprimer environ trois mille mots, de quoi couvrir tout le vocabulaire d’une pièce.
Le fait d’exprimer chaque mot de la pièce par un mudra peut expliquer la longue durée d’un spectacle Kathakali. Une pièce, qui à la lecture ne prend que vingt minutes, présentée de cette façon sur la scène, peut durer trois ou quatre heures consécutives.

Le Maître de Kathakali à son élève :

Où va la Main, va le Regard,
Où va le Regard, va l’Esprit,
Où va l’Esprit, va l’Ame,
Où va l’Ame, là est l’émotion.

Afin de représenter les dieux et démons avec une force expressive maximale, il use des puissants artifices théâtraux particulièrement développes en ce qui concerne l’apparence des personnages d’autant plus qu’ils sont muets. On ne recherche pas ici le réalisme au contraire. Tout est déforme, augmente, accentue.
Au début, le Kathakali a fait usage de masques. Puis il les a rejetés pour transformer le visage en masque. Ainsi tout en conservant un caractère fascinant et surnaturel, un tel maquillage laisse au visage de l’acteur sa mobilité et la possibilité d’une gamme presque infinie d’expressions faciales.
Le Kathakali traditionnellement n’était joue que par des hommes. Aujourd’hui les femmes y ont accès mais de nombreux rôles de femmes sont encore joue par les hommes.

Le Krishnattam et ses masques
C’est un théâtre dévotionnel dedie a Krishna.
Se joue dans les temples de Guruvayur, dans le Kerala central.

Le ras lila ou jeu des saveurs
C’est un drame musical religieux (région du Braj- Sud Delhi) joue par de jeunes brahmanes jusqu'à leur puberté. Les acteurs représentant les Dieux sont plus consideres par leur entourage comme des divinités que comme des comédiens !
Les représentations ont lieu sur des plateformes rondes (rasmandal), dans les temples ou dans des demeures privées.

Le Barathanatyam
Très ancienne danse d’Inde du Sud. Elle est mentionnée dans le Mahabharata et ses poses ont inspirées les statues des temples. Une représentation de Barathanatyam fait alterner la danse pure, abstraite appelée Nritta, et la danse narrative, appelée Natya. Cette dernière utilise le vocabulaire des Hastas qui désigne les différentes possibilités de position des doigts. Ce langage,, accompagne de l’expression du visage et du corps et des émotions, permet de raconter des histoires.
Cette danse était autrefois danse exclusivement par les devadasi, les servantes des temples.

L Odissi
De l’état d’Orissa ( sud de Calcutta). Une des plus ancienne danse d’Inde ( 2eme sc. avt JC) .L’Odissi mêle également danse pure et danse narrative

Les Kathputli
Les marionnettes a fil du Rajasthan.

Theatre danse, le Chhau
En Inde orientale ( Bihar, Orissa, Bengale)
Les représentations ont lieu normalement lors de la fête de Shiva ( Chaitra Parva), soit en mars-avril.
Le chhau, « homme », « ombre »,« masque » en langue orya de l’ Orissa, est une danse masquée du Nord de l’Inde et surtout un rituel grâce auquel les hommes de plusieurs communautés ou castes peuvent entrer en contact avec les dieux et forces surnaturelles.
Il y a 4 styles de chhau propre à chaque région. Les comédiens sont tantôt maquilles, tantôt masques. Les thèmes sont épiques, héroïques ou divins.
Cf> Danses chhau de l’Inde, Françoise Grund, POF

Le Yakshagana
En Inde du sud ( Karnataka)
C’est une forme de théâtre total

Theatre d’ombre : Tholu Bommalattam
(Orissa, Karnataka, Mysore, Kerala, Anda Pradesh)


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