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Novembre 2006

4ème étape de notre tournée


J’ai assiste a la ceremonie Tumpek Uduh ou Wariga qui a lieu tous les 210 jours.
Pour entrer dans le temple de Batuan ( a Sukawati) où elle a lieu il faut etre en sarong avec une ceinture et les hommes doivent avoir un turban particulier autour de la tete.

Il y avait au moins 500 personnes. Tous en tenues traditionnelles magnifiques, colorees, rayonnantes.
Ca commence vers 8 heures, les femmes ammenent les offrandes dans le premiere salle du temple ( d’enormes paniers de fruits, bananes, oranges, dates, bonbons, gateaux, poulets rotis, de l’argent). Puis c’est l’ouverture des parasols ( symbole de pouvoitrs). Les musiciens s’installent. Et les représentations commencent . Simultanement des deux cotés de la cour on assiste a une représentation de Gambuh et de Wayang Wang.
Ensuite c’est la cérémonie en elle-même, avec le grand pretre, les prieres. Pendant cette cérémonie il y a une représentation de wayang kulit, les marionnettes, mais sans les ombres. Ce n’est pas un spectacle mais un dialogue avec les dieux. Toujours pendant la priere un comedien met les masques du topeng.
Il fait nuit. Il est 22h, une procession sort du temple.
Et pendant 4 jours, ca recommence tous les apres- midi a partir de 16h et jusqu’au petit matin.
Pour toutes ces representations, le public regarde, mais d'un œil plutot distrait. Autour de la scene, les gens parlent entre eux, les enfants jouent ou traversent entre les comediens.
Ces derniers ne sont pas dans des coulisses : on les voit mettre leur masque ou entrer sur ce qui représente la scene. Quand ils sortent de scene on les voit toujours, ils s’assoient, discutent.

Gambuh

On a beau connaître l’histoire censée etre representée on a du mal a la retrouver sur scene. Mais peut importe. On est ébahi quand meme ! On admire la beauté de la danse et des danseurs, revêtus de costumes splendides, on se laisse emporter avec enchantement par les obsédantes mélodies archaïques jouées par le gamelan.
Il fait un soleil de plomb, je fond sous mon sarong mais ne peux quiter des yeux ces comediens. Ils doivent avoir tres chaud eux aussi !
Il se degage d’eux un veritable plaisir. On sent qu’ils sont heureux d’etre la ensemble, ils s’amusent. Meme si c’est pour les Dieux qu’ils jouent

L’histoire : Le texte des représentations de Gambuh est généralement tiré du Malat : une série de récits d’aventures qui racontent l’histoire du prince Panji, héros mythique, et de sa bien-aimée, la princesse Rangkésari. Panji, en éternelle recherche de Rangkésari, symbolise la quête spirituelle pour l’unité entre le masculin et le féminin de l’âme qui marque toute l’histoire de l’Asie et que l’on retrouve dans plusieurs légendes et mythes.
Les combats de magies succedent aux danses d’amour.

Toutefois, ce n’est pas l’histoire elle-même qui importe dans le Gambuh, mais les très formelles et longues entrées des personnages. Les personnages se caractérisent par le costume, le maquillage, la voix, la musique et la chorégraphie, qui sont très élaborés et spécifiques à chacun. Ce sont ces entrées qui constituent le corps du long spectacle et la maîtrise de leur exécution qui est le cœur du Gambuh.

Le Gambuh est une forme de théâtre total dont la danse est accompagnée par le chant et par un dialogue stylisé. Les chorégraphies ainsi que la musique du Gambuh sont très détaillées et codifiées.
Ce qui me marque ce sont les diferentes voix utilisees par les comediens :
Les personnages raffinés se distinguent par des mouvements lents, retenus et élégants, et par leur voix aiguë, voix de tete assez rigolote.
D’autres personnages évoluent avec des mouvements plus larges et vigoureux en projetant des voix gutturales. Les serviteurs, qui reflètent la nature de leur maître ou de leur maîtresse, les précèdent toujours dans leurs entrées.
Quelle precisions dans tout le corps, du mouvement des yeux a la pointe des pieds, jusqu’au bout des doigts !
Ce qui m’a etonne c’est quand un personnage est mort, il tombe. Et le comedien se releve aussitôt et sort. Ca casse un peu la tension !

Les personnages principaux :
CONDONG : la dame de compagnie et confidente de la princesse est toujours la première à entrer en scène, seule. Elle est d’une nature ferme et explicite et s’exprime d’une voix aiguë..
RAJA PUTRI : la princesse, apogée d’élégance et de grâce.
KADEAN-KADEAN : les quatres hérauts du roi raffiné. Ils annoncent Panji ou tous les rois alliés de Panji. Ils sont du type fort, courageux. Leurs mouvements sont vigoureux et leurs voix graves.
PANJI : le héros, quintessance du raffinement. Il chante d’une voix aiguë et aristrocatique, néanmoins il est un valeureux guerrier et un amant passionné des femmes.

Topeng

C’est a un topeng rituel qu’on a assiste, a la tombee de la nuit.
Il est caractérisé surtout par l’intervention, en dernier lieu, d’un masque semi-humain nommé Sida Karya, " celui qui peut accomplir le rite ". Ce masque est porté par un homme qui connaît les mantra (formules magiques) et qui va donc clore ce rite en consacrant des offrandes particulières, au moment où, de son côté, le grand-prêtre a fini de consacrer l’eau lustrale et les principales offrandes - même si l’histoire jouée au Topèng n’est pas finie.
Le spectacle de Topèng commence par une série de danses pures, hors action, interprétées par des masques entiers, donc muets.
Ex : un vieil homme qui semble souffrir: il s’élance et manque de tomber.
Le roi, un masque blanc entier, aux yeux en amande et au sourire énigmatique, entre avec une danse des plus raffinées).
Le comedien change de masque devant le public. Il alterne des moment silencieux, de danses, des moments de jeu, des passages chantes.
Il met des masques burlesques qui incarnent des personnages du peuple affligés de diverses tares physiques ou mentales . Ca fait rigoler les gens.

Mais j’etais quand meme étonnée par le public. Il ne pretait quasiment pas attention au comedien ( c’est a peine s’ils le regardaient) qui continuait, concentré, malgré les discussions annimées, les cris des enfants et les musiques au loin !

Wayang Kulit

Pendant la ceremonie, il y a une representation de wayang kulit. Personne ne la regarde vraiment. Il n’y a pas d’écran, il fait encore jour. C’est juste la manipulation des marionettes. Ca fait partie de la ceremonie : c’est une conversation avec les dieux.

Spectacle de Wayang Kulit – Ubud, Bali

J' ai assisté a un spectacle de théâtre d’ombre. Cette fois on attend la nuit tombée. Ca se passe devant une maison, il n’y a rien de religieux la dedans. Il y a un grand écran de tissu blanc et derrière une flamme qui projette les ombres des marionnettes.
On était que 4 spectateurs et je crois que des touristes ! Derrière ils étaient 5 : le marionnettiste  et narrateur et 4 musiciens.
Le dalang (marionnettiste) est assis en tailleur en face de l' ecran blanc. Il prie. Entre le deux doigts de pied droit il tient un petit « cepala », morceau de bois qui sert a taper sur la boite de bois contenant des centaines de marionnettes sur sa gauche.

Les lumieres s' eteignent et le Kayon, arbre de vie est sorti de la boite de bois et mis au milieu de l' ecran. Ca commence !
C’était une atmosphère particulière, un peu magique. Il fait nuit, lourd et il n’y a que la lumière orangée d’une flamme. Et on assiste à une histoire dingue ou les Princes affrontent des démons !
Le dalange utilise sa voix pour donner vie aux marionnettes : il crie, pleure, plaide et modifie les tonalite suivant les personnages.
Les passages avec les clowns ( Panasar) sont tres rigolos, notament quand ils enfourchent leur cheval. Les scenes de bagarres sont pas mal non plus.

L’histoire : « Le sacrifice de Bima », tire du Mahabarata
Le roi Ekacakra, du royaume du meme nom, est face a un grand probleme. Dans son royaume vit un terrible demon aux enormes pouvoirs surnaturels, Detya Baka.Il tue beaucoup de gens
Un jour le roi , qui craint le demon, se decide a aller le voir pour savoir ce qui pourrait calmer sa colere. Detya Baka lui demande alors un sacrifice humain ou il tura tout le monde.
Le monde entier apprend vite le dylemne auquel le roi est confronte. Loin de la, dans le royaume d’Amarta, la reine Dewi Kunti se dit qu’il faut aider ce roi. Elle a 5 fils. L’un déntre eux, Bima, annonce alors qu’il accepte de se sacrifier au demon. Bima est fort et brave ; et il a aussi des pouvoirs surnaturels. Il pense pouvoir battre le demon.
La reine est fiere de son fils.
Le roi Ekatara est alors informe de la proposition de Bima. Il va voir le demon et lui dit d’arreter de tuer son peuple car il a un sacrifice pour lui. Le demon est content et veut manger Bima tout de suite !
Il essaye de le tuer mais echoue a cause des pouvoirs magiques du Prince. Le demon est furieux et appelle d’autres demons, une centaine, pour venir manger Bima.S’en suit une bataille entre Bima et les demons. Bientôt Bima n’a plus que Detya Baka contre lui , il a tue les autres. C’est un combat intense duquel Bima sort vainqueur au grand bonheur de tous.

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et sa légende

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Gambuh
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Gambuh
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Gambuh

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Gamelan
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Kodok dance
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Le public durant la ceremonie

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Topeng
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Topeng

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