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Juillet 2006

1ère étape de notre tournée


Les comediens de "The Travellers". Jo'burg

Grace a Mfuzo, l'administratrice du theatre et a Lusanda Zofuka, la chargee de com, j'ai pu obtenir un rdv avec les 3 comediens du spectacle a l'Affiche du "baxter Theatre":Toni Morkel, Daniel Bucland et Shelley Meskin


Il est 18h nous avons peu de tps,ils doivent se maquiller et se concentrer...


Comment etes vous devenus comedien? Parcours de vie, formation?
Toni: J’ai commence a travailler comme costumiere et regisseuse. Puis elle commence a faire des cabarets dans et alternatie stuff dans des clubs. Elle a commence avec un groupe d’amis a Cape Town. Puis ils sont venus a Joburg et elle les a suivi et j’ai decide de travailler comme comedienne. Je travaille professionnellement depuis maintenant 13/14 ans.

Dc ous avez appris sur le terrain le métier?
Oui c’est ca.javais commence a joue que je me sui sentie plus sure de moi , plus a l’aise pour participle a des ateliers, stages.

Sh: Moi j’ai suivi la oie plus traditionnelle. Apres l’eole je suis allee a la Wits University (jo’burg), j’ai fait un BA drama (bachelor Art degree in Drama). Apres j’ai fait fait de la comedie musicale. Je suis en fait danseuse , chanteuse et comedienne.Au depart je voulais etre danseuse professionnelle. Puis j’ai decouvert que j’avais plus d’affiliation avec le theatre. Mais j’ai commene a travaille dans la comedie musicale car en fait a cette époque on ne pouvait trouver du travail que la dedans. Car tous les art councils avaient fermes.Dc c’est le travail que j’ai trouve dans mes premieres annees. Puis doucement et grace aux anges que j’ai croise je me suis dirigee vers le “physical theatre”.

Daniel: J’ai toujours ete interresse par le theatre car depuis tout jeune j’ai assiste a beaucoup de spectacle, j’etais dans le milieu car mes parents travaillent dedans. Je viens d’une famille de theatre. Donc je suis alle a l’ecole et la j’ai goute a ce que c’etait. Puis je suis alle a l’universite et je suis tombe dedans.Et j’adore, c’est une veritable passion. J’ai eu mjoint une compagnie et suis rentre dans le métier.

Comment etes vous arrives sur ce projet “The Travellers”, dans cette compagnie?
Daniel: on a chacun des relation individuelles personnelles avec le metteur en scene et directerice de la cie, Sylvaine Strike. Je suppose que nous avons des relations differentes
J’ai vu ses spectacles, il ya des annees de sa cie FortuneCookie Theatre qui m’ont bcp inspires. Je lui ai propose de venire voir mon travail. Elle est venue et a aime. On est reste en contact jusqu’a ce qu’elle ait un projet auquel elle puise m’integrer, elle m’a invite a la rejoinder sur les Travellers.

Shelley:J’a participle a plusieurs ateliers dirige pas Sylvaine qui revenait d’une formation chez Jacques Lecoq, en France. Quand on a fini l’atelier, elle m’a dit qu’on allait touver un projet sur lequel travaille ensemble. Et deux ans apresprojet.

Toni: J’ai rencontre Sylvaine il y a environ 10ans, je crois. Je jouais une piece de “physical theatre’avec un autre gpe d’amis et elle est venue y assister. C’est comme ca qu’o s’est rencontrees.ns aions tte les 2 les memes aspiarations theatrale. Puis elle est partie aire sa formation chez Jacques Lecoq. Qd j’ai assiste a ses creations avec ses ateliers j’ai dit waouh, tu as tellement appris… Et je voulais aprendre tout ce qu’elle savait. Donc j’ai participe a 2 des ses ateliers et on a decide egalement que nous devrions travaille ensemble un jour. Donc il semble que pour chacun d’entre nous c’ait ete…

Shelley: organique…

Est-ce la voie normale de travailler, grace aux relations?
S: Oui, surtout en ce qui concerne les nouvelles tentatives, ls gens qui font des ateliers. Et Sylvine fait tres attentions aux personnes qu elle choisit. Elle choisit des gens qui peuvent travailler ensemble et partager sa vision du theatre.dc la synergie arrive. Elle choisit en generale des gens sans egos, qui, qd ils arrivent sur scene,pour travailler, sont disponibles et ouverts a toute proposition. Il y n’y a pas de blocages. Elle cree un climat ou on se sent en securite et libre tout essayer sans qu’on se moque de toi. Et je crois que c’est ce qui fait le succes de cette compagnie.

Toni:Oui c’est la complicite… C’est un espace tres securisant pour travailler, c’est un endroit merveilleux.

Depuis combine de temps travaille vous sur cette piece?
T:Ca va faire un an et demi, puisqu’on s’est rencontre en mai , l’annee passee

Est-ce facile d’etre un comedien en Afrique du Sud? Est-ce facile de gagner sa vie?
Toni: Non
Sh: Je ne dirais pas que c’est difficile. Mais ce qui est sur, c’est que ds ce pays, le plus de talents, d’atouts (skills) tu as, le plus tu as de chance de travailler regulierement. Ce n’est pas comme aux USA par exemple ou les gens se concentre sur un domaine (doublage, cinema, theatre, chant ou dance).
On prend le travail qu’on trouve. Il n’ya pas de star systems. Ce n’est pas parce qu’on est paye tnt pour un spectacle qu’on pourra demander autant ou plus pour le prochain

Toni; Ceux qui gagnent raiment bien leur vie, ce sont ceux qui travaillent pour la tv. Mais ils sont enfermes la dedans. La plupart des comediens sinon, doivent travailler a cote, multiplier les possibilite. Bcp, comme moi enseignent

Vous avez donc des activite annexes a celle de comedien, qui vous permettent de gagner votre vie?
Sh: Oui. On fait du doublage, on ecrit, on met en scene, on enseigne, on fait du “cooperate theatre”

L’Etat vous aide t’il a monter vos projets?
Toni: Toutes les subventions artistiques du gouvernement sont gerees par le National Arts Council. Tout le monde, tous les artistes peut faire des demandes d’aides. C’est grace a monter cette piece. Mais c’est la guerre… Il faut juste mettre son petit papier ds une boite ou il y a deja 300 autres demandes. Donc il y a des tonnes de jeunes acteurs qui n’arrivent pas avoir les fonds pour monter leurs spectacles et qui sont obliges de travailler dans une librairie. 

Comment sont considerer les comediens en Afrique du sud ?
S : Je pense que les gens nous percoivent comme des gens a part, mais pas forcement ds un mauvais sens. Je crois qu’ ils pensent ils sont fous de faire ca pour si peu d’argent !
T : Qd tu joues pour la tv tous les gens font « wouhouhouhou ! » (admiration) mais qd on joue au theatre c’est bien moins prestigieux
Et meme qd on croise des spectacteurs ds la rue ils ont plutot tendance a dire des choses du genre « Ah tés vraiment petite ds la vraie vie » plutot qu’etre en admiration devant nous…C’est bizarre
D : Je pense qu’il ya du positif et du negatif dans la perception qu’ont les gens de notre metier. Il y en a bcp respectent bcp le fait qu’on arrive a vivre ds ce milieu qui fait peur. Mais il ya aussi beaucoup de fausses idees sur le milieu : Qu’on va a des soirees ts les jours fetes, quón prend de la drogue avant de jouer
S : Qu’on gagne plein dárgent, quón nous offre des cadeaux gratuits
Ca n’arrive jamais !
D :Ils ne comprennent pas trop ou ta profession commence et ou elle finie. Il y a bcp de gens qui te demande si tu joues tout le temps, si tu truques tes emotions.

Quel est le statut des comediens?
T : c’est pas comme en France, il parait que vous etes paye qd vous ne travaillez pas.
S : Meme pas imaginable ici !
Toni : Il faut savoir quíl ya plusieurs grands acteurs qui sont morts ds la pauvrete et la depression. Il ný a pas de soutien pour les vieux comediens, pas de pensions. Cést une realite dans ce pays.
Il faut faire quelque chose a cote si tu veux survivre.

Alors que faites-vous a cote ?
S : Comme je lái dit si je nái pas de travail dans le theatre, je fais de la comedie musicale ou du « « corporate theatre » (theatre industrial theatre pour une grosse societe- une banque, pour un evenement particulier ou pour la promotion dún produit),
T : Oui cést fantastique pour nous car ca paye tres bien !
S : Je fais aussi du doublage,j’ecris, enseigne

Etre comedien est-ce considere comme un vrai metier ?
S : oui. Enfin pas vraiment, mes parents ont mis du temps a admettre que c’etait mon metier. Ils me demandaient quand est-ce que tu vas te trouver un bon boulot !
D : Moi je nái pas trop ete confronte a ce genre de remarques mais c’est peut-etre aussi parce que ma famille est dans le milieu…
T : Cést un metier difficile, on fait tout pour survivre.

Comment trouvez vous du travail ? Existe-t-il un reseau d’informations ?
S : On passe par des agences qui sont specialisees pour nous placer sur des projets aussi bien cinema que theatre.
T : Oui mais moi, en fait je trouve tout toute seule. Je rencontre des gens, fait des stages…
D : Il y al’Artist Center ou ont lieux de nbreux stages. Cést le meilleur moyen pour faire des rencontres professionnelles.
On trouve souvent du travail grace au reseau qu’on se constitue.

Comment vous concentrez-vous avant d’entrer sur scene ?
S : Ca depend des equipes et des pieces en fait. Moi en general j’aime bien chanter.
T : Tu aimes bien passer un moment avec ta mandoline (accessoire du spectacle)
S : Oui cést vrai. Mais sinon on fait des exercices qui nous mettent tous les trois en relation, qui developpent notre complicite .
D : Notre espace de jeu est tres petit (a peine 2m carres) donc on travaille sur notre prise de conscience de l’espace, sur notre ecoute mutuelle. Par exemple on a pris l’habitude de faire le petit exercice de compter. Tu sais, on compte jusqu'à 20, chacun un chiffre mais sans savoir qui va dire quel chiffre et quand.
Sinon on fait beaucoup d’exercice de respiration et on se concentre ensemble et se donne de l’energie en se tenant les mains.

Y a tíl des superstitions dans le monde du theatre ? Des mots portes bonheur ?
D : Plein !
S : Par exemple il ya une piece de Shakespeare dont on ne doit jamais prononce le nom quand on est dans un theatre. Je peux pas te dire laquelle car sinon…
Si on a le malheur de le dire on doit sortir du theatre, en faire 3 fois le tour et demander la permission pour entrer a nouveau !
T : Il y a aussi le fait quíl ne faut pas mettre de chaussures sur une table et porter de vert dans un opera.
S : sinon avant d’entrer sur scene on se dit un mot porte bonheur, comme « break a leg » (casse toi une jambe), typiquement sud Africain « chukkas » 


Mbuso Kgarabe et Sipho Tshabalala de la cie Mama Africa, Soweto


La cie Mama Africa est nee du Kliptown Children Youth Club en 2000 comme un moyen de professionnaliser de jeunes talents ds le domaine theatral.
L'organisation KCYC est donc composee de jeunes enfants et ado du quartier de Kliptown, l'un des plus pauvre de Soweto, le grand township (bidonville) de Jo'burg (Kliptown tire son nom de la rivière Klip qui l’entoure et qui fait de lui une île au cœur de Soweto.)
Elle constitue un echapatoire, une bouffee d'oxygene pour ces enfants tres demunis.


Nous avons visite le quartier avec nos deux superbes guides. Ils nous parlent de leur vie, de la vie a Kliptown, de leur vie professionnel, du theatre, de leur amour, de leur besoin de partager, d'aider la communaute...
Vraiment deux petits anges....Ils ont 20 et 24 ans et un regard sur la vie qui vous retourne.


Cette rencontre restera je pense l’une des plus belle de ce voyage…

Une fois a Jo’burg j’appelle Mbuso sur son portable pour convenir d’un rdv. Il propose de me retrouver le lendemain ds le quartier de Newtown, ds le parking du Market Theatre a midi.A midi et demi tjs personne. C’est parait-il typiquement africain… 13h j’ose lui téléphoner pour savoir s’il vient. A 13h30 un jeune homme tout sourire arrive. Il nous emmène vers une voiture et la, un quiproquo rigolo : tt le monde a l’air ds une confusion totale en face de la voiture. Je lui demande quel est le pb et réalise qu’il croit que c’est notre voiture et nous pareil !!! On réalisera par la suite notre stupidité d’avoir pense qu’un jeune comédien issu du quartier défavorisé de Soweto pouvait avoir une voiture ! Il est venu en minibus/taxi et nous propose ce moyen de transport pour nous rendre chez lui à Kliptown, au cœur de Soweto.
Nous parcourons Kliptown avec nos deux acolytes. Ils nous emmènent aux locaux de l’association a l’origine de la compagnie, Kliptown Children Youth Club (KCYC), nous montre leur salle de répétition installée dans un ancien « batterie centre » et décorée de fresques, de slogans tels que « united we stand » (unis nous nous en sortons), « divided we fall » (sépares on tombe).

Quel est votre parcours avant SKY (Soweto Kliptown Youth) ? Comment estes-vous devenus comédiens ?

S :
Ce qui nous a conduit ici c’est la danse. On habitait loin d’ici (orange town- 3h de transports).On avait entendu parler d’un certain Bob qui semblait avoir des contacts avec des gens connus dans le milieu en Afrique du sud mais aussi dans le monde. On est donc venu ici avec notre groupe lui demander de l’aide. On voulait travailler avec des professionnels qui pourraient nous payer. Tu sais notre art c’était notre espoir.
Mais ce qui c’est passe quand on est arrives ici, je parle pour Mbuso et moi, pas pour le reste du groupe, c’est qu’on a vu le besoin, les enfants dans la rue.Aucun espoir. Et puis Bob qui travaillait seul avec cette communauté, beaucoup de travail. On s’est dit on peut rester ici et l’aider en proposant des activités aux enfants après l’école. On lui a propose de devenir bénévoles. Pour nous il n’était pas question d’argent, on voyait ces enfants sans espoir, ils sont des victimes. Tu sais ici la plupart des personnes sont sans emploi et boivent beaucoup. Les enfants sont abuses mentalement, émotionnellement et physiquement.
Donc on a décide de les aider avec nos activités dans le cadre de KCYC. Tous les jours le matin et le soir on nourrit environ 400 enfants et après l’école on en prend en charge pour des ateliers de théâtre, de danse.
On travaille avec eux sur le mode du théâtre de l’opprime. On les connaît bien et ça nous permet d’aborder indirectement avec eux les problèmes qu ils peuvent avoir (enfants battus, drogue des parents, morts, faim, violences morales…), soulever des questions, faire réfléchir et les amener a trouver des solutions, a avoir de l’espoir.
Nous sommes du coup reste a Kliptown. Tout ce qui nous a motive c’était la passion et l’amour.

M : C’est une longue histoire a raconter, tu sais. C’est une histoire qui na jamais été racontée. Qd on est venu ici, on est venu dans un autre état d’esprit. En fait nous étions déjà sous les projecteurs.On dansait déjà dans une émission musicale qui passait sur une chaîne nationale. On était déjà connus. Surtout autour de nous, a l’école, les voisins. Ou qu’on aille les gens pouvaient nous reconnaître. On a expérimente les grosses foules. Je me rappelle, même le chanteur avait peur de monter sur scène. On lui a donne du courage car c’était notre rêve qui allait se réaliser.
Et puis on a rencontre Bob et l’histoire a change, tu vois ? Il nous a dit si vous travaillez avec la communauté, vous allez grandit, apprendre plein de choses, rencontrer des personnes différentes. Etre un danseur et rester dans son monde, non.

S : Alors aujourd’hui on est ici depuis 6 ans maintenant. Depuis 6 ans on travaille avec la communauté bénévolement, on ne survit que grâce aux représentations. C’est pour ça que c’était dur de suivre l’école. Car sans les spectacles je n’ai pas l’argent pour aller a l’école, pour le transport, la nourriture, la lessive. Et souvent il y avait des spectacle pendant l’école, il fallait faire des choix.Les spectacles étaient notre priorité.

M : Ca fait 6 ans mais pour moi c’est toujours le début. Mais je ne peux pas croire ou on en est arrive ! On a encore a apprendre plus, a nous nourrir et grandir et explorer et partager ce qu’on a appris avec les gens.
J’en reviens pas de ce qu’on partage avec les gens de la communauté, il viennent discuter avec nous de tout, religion, politique.
Pour être un artiste tu dois avoir une force spirituelle.

S : C’est sur ! Il y a la scène et il y a hors scène. Il y a une vie après la scene.Et a chaque instant tu dois

M : Pour en revenir a notre direction vers le théâtre…Quand on est arrive ici en 2000 il y avait un programme de théâtre avec deux metteurs en scène français qui venaient chaque année, le plus souvent en juin.
On se disait comment allons nous y arriver avec juste la danse ? Alors quand les metteurs en scène sont arrives avec un nouveau projet en 2004, on a passe l’audition. Et avec chance on a été pris. Je dis chance car le talent est le talent et on ne savait pas trop. Je pense qu’on a été choisi grâce a notre habitude de faire rire les gens a l’école. Je ne pouvais pas croire qu’on ait été pris, il y avait plein de gens qui se sont présentes mais ils n’en n’ont garde que 11, dont nous ! Ca allait être notre premier spectacle : « Memories of Batteries ».
On savait que grâce a nos danses de rues et nos blagues ça pouvait marcher. C’est grâce a ça qu’on a commence a jouer !

S : Et la on nous a appris ce qu’il fallait faire et pas faire. On a appris et progresser. Et en parallele on enseignait tout ça aux enfants.
Maintenant quand on est pris c’est aussi bien pour nos talents de danseurs que de comédiens. On les mêle. C’est ce que les metteurs en scène apprécie chez nous on a plusieurs competences-talents (skills).

Donc c’est une réussite. Mais pour nous être sur scène ce n’est pas pour gagner de l’argent, c’est pour faire passer des messages aux gens, de les ouvrir sur les différences, leurs faire prendre consciences de problèmes tels que le sida. Grâce aux théâtre les gens entendent le message, s’intéressent a ton action. Parce que le théâtre est le moyen de parler a un grand nombre, pas seulement 4 personnes que tu pourrais réunir dans la rue. Quand tu es sur scène tu as du poids, on t’écoute.

M : Autre chose qu’on a appris c’est qu’on pouvait toucher et changer la vie des jeunes, des gens. Les gens souvent nous demande quel age on a. Je pense qu’on est tous les mêmes mais avec des différences de power (puissance, force, pouvoir). La seule façon de gagner dans cette vie c’est de réaliser son power, de l’utiliser. Certaines personnes réalisent leur power mais ne l’utilise pas bien : elles l’utilisent pour voler, tuer les gens.Si tu pouvais prendre toute la force, le pouvoir, le courage qui fait que les gens se tuent et faire qu’elle soit utilise pour que les gens reste en vie…He ! Ca tellement bien !
Si on peux utiliser le power qu’on a qd on est sur scène pour aider les gens.

Sur scène tu dois trouver ta spécificité pour te rendre visible. Le metteur en scène te donne la pièce et te dis fais ça et ça et ça. Mais la seule façon c’est de réaliser ton power et l’utiliser avec la pièce que tu as et toucher quelques vies.Et être certain que ou que tu ailles et quoi que tu fasses il y a quelqu’un qui te regarde. Je ne dois pas faire de mauvaises choses. Je dois tjs essayer de faire des bonnes choses. Je sais que je suis pas bon, mais j’essaye. Et c’est de ma responsabilité par rapport a cette communauté
Pour les enfants on doit être des exemples. On est pour eux des shinning stars.On doit être a la hauteur de ce qu’on dit et défend.

S : C’est le devoir d’un artiste tu dois agir dans ta vie conformément aux messages que tu fais passer. Par exemple Bob Marley, il est très admire. Dis moi si jamais il avait été violent ou fou devant les gens ? Il faut que quoi que tu leur dises de faire tu le fasses toi-même
Les enfants croient ce qu’ils voient et reproduisent ce qu’ils voient.

M : Je vais vs raconter une histoire. Avant qd on cherchait un endroit ou partir (ça pouvait être une île loin des gens) car tous les deux on avait les mêmes genres de problèmes avec nos parents, l’école (on avait pas assez d’argent par rapport aux autres)
Mais en fait on est venu ici pour aider les gens.

Quel age avez-vous ?
Mbuso 20 last Friday. And me 24 in September

A votre avis quelles qualites doit posséder un acteur pour être bon ?

S : A mon avis le plus important c’est ça : Si tu veux être un artiste ou un acteur, oublie l’argent.Tu ne seras jamais riche !

M : Il doit avoir de la diplomatie. Car sinon il va rater plein de choses, plein d’opportunité de travail.
Il doit bien se connaître lui-même avant de pour pouvoir jouer différents personnages.
Il doit faire preuve d’introspection.Croire en lui. Et comme ça il se tient ferme sur la scène, rien ne pourra l’ébranler.
Ca se sont les qualité que j’ai.

Tu parles de diplomatie vis-à-vis de qui ?
Il faut trouver des moyens de communication avec les personnes avec lesquelles tu travailles et les personnes que tu rencontres grâce à ton métier.

Comment vivent les acteurs en Afrique du sud ?
S : La plupart des comédiens ne sont pas reconnu dans la rue. Car en fait il y a peu de personnes qui vont au theatre.Les stars de cinéma sont elles exposées aux medias, mais nous. Il y en a qui
M : Il y a différents niveaux. Il y a bcp d’artiste comme nous en Afrique du sud, meme en Afrique : on n’a pas de publicité. Tu verras que la plupart des comédiens comme nous qui travaillent professionnellement ne sont pas aller a l’école, n’ont pas de diplôme. C’est une chose naturelle, innée qu’ils ont travailles en participant a des projet ou dans des ateliers.Dc qd ils ont du travail ils ne comprennent pas les contrats, les tarifs etc.… Donc ils acceptent ce qu’on leur propose.Et ils sont heureux car ils sont pauvres.
S : et ils sont passionnes
M : Ca dépend aussi du passe du pays et de son système. Comme en France ici c’est le système capitaliste. Ici on dit « les pauvres deviennent plus pauvres et les riches plus riches ».C’est très dur de passer du bas de l’échelle au haut. Seulement quelques personnes ont réussi.
L’autre catégorie d’acteurs est allée à l’école pour se former et même à l’étranger. Pour eux c’était facile.
Il y a plein de chemin pour devenir acteur : ça peut aller très vite, très lentement, pas a pas ou pas du tout se faire !
Tu vois, nous avec nos deux spectacles on n’est pas connu. Mais si tu travaille avec un metteur en scène connu qui a un service marketing, de la publicité alors tu deviens connu.Mais qd tu compares l’argent que l’on gagne et celui qu’il gagne on les bat ! Car nous on travaille internationalement et eux pour la celebret nationale

Gagnez-vous votre vie ?
(Ils vivent toujours a Kliptown dans une petite maison de taule qu'ils partagent avec 2 autres copains)

M : L’argent de l’organisation nous permet de survivre et l’argent du spectacle. on le met de cote pour la compagnie. Car la compagnie, c’est pas que pour nous, on y intègre les enfants. L’argent sert a monter les spectacles et quelque fois a faire venir les metteurs en scène ici, pour travailler avec eux.
Mais la ça va être différent avec ce spectacle, c’est un gros contrat (tournée ds 12 pays d’Afrique).

Quel est le public qui vient au théâtre ?

S :
le théâtre devient populaire en Afrique du Sud surtout a Newtown (Jo’burg) et surtout auprès des jeunes. Mais nous, on a réalise que le public était principalement compose d’artistes.

M : Je sais pas comment on peut changer ça. Le moyen qu’on essaye est d’aller dans les ecoles.Par ce que la c’est un peu la compétition entre les groupes. On fait tel show devant un groupe pour montrer ce qu’on sait faire.
C’est pour ça qu’on a décide de faire du « community theatre », d’aller jouer dans les écoles, les parcs, les centres commerciaux .

C’est pourquoi vous vous intéressez au Theatre de l’Opprime ?

M :
oui c’est ca.Car cela implique plus la communauté. On peut aller dans des entreprises, des associations.
Mais tu sais quand on prépare un spectacle on fait une représentation ici pour la communauté gratuitement. Si on va jouer a Johannesburg, ça coûte cher pour eux de venir nous voir donc on prend l’argent de la compagnie pour organiser leur transport.

Comment sont considere les acteurs ici ?

S : le gouvernement nous utilise comme des marionnettes ! Pour leurs grandes campagnes d’élection, il nous appelle. On a jamais eu de fonds ni de soutien du gouvernement.

M : Seulement le jour ou on a été invite a un Festival en Australie avec plein de medias, il s’est réveille et a dit ok on va paye pour l’avion pour ça et ça… (rires) Eh ! D’ou vous sortez les gars ? Vous étiez ou tout ce temps ?!
Ils voulaient qu’on représente le pays, ils s’enfichaient de nous ! C’est pour ça qu’on dit qu’on est des marionnettes : ils nous on donne des tee-shirts d’Afrique du sud et des drapeaux ! Ont leur a donne bien plus qu’on a reçu…

S : Pour la famille c’est une insulte d’être comédien. Ils nous disent pourquoi t’es pas docteur ou avocat ?
A la maison c’est que maintenant qu’ils comprennent. Mais quand je leur parle de la tournée ils me disent : « Ou est l’argent ? Tu voyage dans tous ces pays, eh mon fils tu voyage très bien, ou est l’argent maintenant ? Donne nous de l’argent »
Même moi je me disais un jour quand tu tournes, tu voyage tu vas avoir plein d’argent…mais c’est pas comme ça !
La seule chose que tu dois faire c’est mettre ta passion, ton art et ton amour, l’argent viendra après.

M : Tu sais, on est la pour provoquer des changement dans le monde, oublies l’argent ! Et on peut changer les choses car les artistes ne sont pas des politiciens.

S : Il y a aussi l’association des artistes avec la drogue. Si tu te drogue tu deviens stupide.Si j’en prends ça va me tuer ou changer mon bon caractère en un mauvais.
Beaucoup de grands acteurs meurent a cause de la drogue, ils perdent leur argent…
C’est pourquoi nos parents ne veulent pas qu’on soit comédiens car ça veut dire prendre de la drogue. Et quand on ramène de l’argent il nous demande d’où ça vient car ils ne comprennent pas qu’on puisse en gagner en faisant du theatre, ils croient qu’on vend de la drogue !!!

Quels sont vos souhaits pour votre futur professionnel ?

S : je voudrai avoir une gde école ou on s’assurait de ouvrir l’esprit des jeunes ans uniformes, sans règles. Un espace libre. L’endroit dont j’ai toujours rêve dans ma vie, un endroit ou je serai libre, ou je peindrais, chanterais, danserais, écrirai si j’en ai envie, Une maison, un petit paradis pour artistes.

M : C’est la même chose pour moi.Je me vois aussi visitant le monde et essayer de partager avec les gens ce que nous avons en tête, notre façon de penser.


A quel genre de spectacles participez vous?
Ces derniers temps beaucoup de metteurs en scène revendique l’africanité de leur spectacle.Tout est stéréotype, les films, Tsotsie…Nous on est pour la diversité et on est artistes avant d’être africains. C’est le temps de changer de mentalité. Nous on ne veut pas faire de notre identité le thème de notre art, il y a une question qu’on s’est posée : pourquoi tu dit que tu es africain ? L’un a dit a cause de ma couleur, l’autre a cause de mes ancêtres, a cause de ceci et de cela…Et un homme a dit non ce n’est pas ça : tous ceux qui se sentent africains sont africains.

Compagnie Mama Africa : est une compagnie théâtrale crée en 2002 et composée d’un groupe de jeunes de Soweto Kliptown Youth (SKY) avec l’aide de Bob Namery (metteur en scène sud africain). Elle est devenue une vraie compagnie professionnelle avec l’aide de l’institut français et de deux metteurs en scène français Eric De Sarria et Neusa Thomasi.


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Les comediens de " The Travellers"
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Interview
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Les Comediens de la cie Mama Africa- Soweto

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Enfants de Kliptown attendent un repas
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les Flowers de la cie Mama Africa
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La statue Mama Africa


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