Juillet 2006

1ère étape de notre tournée

17 juillet 2006. Baxter Theatre a Cape Town

Piece: Sizwe Banzi is dead
Auteur: Athol Fugard, John Kani, Winston Ntshona
Metteur en scene: Aubrey Sekhabi
Acteurs: John Kani et Winston Ntshona
Duree:1h30

‘Sizwe Banzi is Dead" est une piece ecrite par Athol Fugard ( un sud africain blanc mais tres engage pour la cause noire) en collaboration avec les 2 comediens noirs John Kani et Winston Ntshona.
Elle fut cree en plein apartheid, en 1972, au Space Theatre a Cape Town.
A cette époque la piece a surtout fait la tournee des townships noirs. Elle etait jouee un soir puis la troupe partait ailleurs, souvent vers un hall d’eglise … Le public etait normalement constitué de fermiers émigrés ou des residents des hotels des bidonvilles.

La piece a cette époque etait tres politique et renvoyait le public face aux frustrations de leurs vies. C’etait du theatre “live’, le public s’investissant souvent dans le spectacle par des applaudissements, des pleurs ou des interjections. Ces representations faisaient partie du travail de creation et Fugard se servait des retours du public pour modifier la piece, developpant les passages qui marchaient et en supprimant d’autres..

Elle a depuis connu un grand succes international (awards ds les annees 70) et constitue desormais l’une des pieces les plus connues d’Afrique du Sud.

Aujourd’hui, 30 ans après sa creation elle est reprise a Cape Town avec les memes acteurs ( qui ont maintenant la 60taine) mais avec un nouveau metteur en scene, Aubrey Sekhabi.

L’hisoire?
Cette protestation politique contre le systeme des “pass book” (carnet qui catalogait les gens suivant leur couleur de peau, blanc, noir, coloured et qui limitait la liberte de circulation et de travail des noirs) et contre le traitement des noirs en plein apartheid, raconte l’histoire d’un homme– Sizwe Banzi – qui est force de vole l’identite d’un homme mort pour survivre.
La piece commence avec un monologue du personnage Styles (qui lui meme interpretera les nbreux autres personages de son recit), joue par J. Kani .Il depeint l’Afrique du sud au debut des annees 70. Style lit un journal et donne au public son point de vue sur les actualites mondiales.
Le monde n’a pas tellement change; ce sont les memes pb, les memes affaires…

J.Kani a 60 ans et une energie debordante. C’est incroyable. Il est le personnage. En meme tps c’est un personage cree pour lui, dont l’histoire le touche prticulierement et qui l’a suivi pendant 30 ans.
Il joue tantot le travailleur noir exploité, le patron blanc a la solde des americains, le fier photographe et ses clients. La societe noire sud africaine prend vie sous nos yeux avec emotion et humour.
Styles, le photographe, explique l’importance de son métier: un noir ne possede que três peu de choses (materielles il entend), ce qu’il a de plus precieux c’est sa memoire, et une photo, c’est une memoire.

Quand Sizwe Banzi (Winston Ntshona) entre ds le studio du photographe l’ambiance se fait plus pesante, teintee de ce lourd passé .
On entre dans la vie imposible de ce noir a Port Elizabeth. Il doit rester dans la ville pour pouvoir avoir du travail et nourrir sa famille, mais a cause de son “pass book” il est interdit de sejour et dc de travail et menace d’emprisonnement si sa route croise celle de la police.
Une phrase choc; “ un homme noir n’est tranquile que quand il est mort”
Avec eux on realise le deni de l’identite de ces hommes que les policiers appellent tous par le meme prenom et que les enfants appellent “boys’.

Assister a cette piece après la fin de l’apartheid doit etre bien different que pendant. Le public dont je faisais partie avait la distance requise pour discerner l’humour du texte.
Je dois avouer que qd meme j’ai ete a plusisieurs reprises assez surprise par les rires. En effet les situations representees sont si inadmissibles et l’histoire est si proche. Comment ne pas etre encore concerné?
A ce moment j’ai observé le public, ils etaient tous blancs, a 3 exceptions pres. Je ne peux m’empecher de me demander comment un public noir recoit cette piece. Tout est-il cicatrise? Le rire et le temps sont ils plus fort que tout???

En bref; Une piece superbe, qui nous dit vraiment des choses. Des choses graves. Qui nous font reflechir, nous souvenir.
Mais aussi une piece brillament intrepretee par deux acteurs qui nous font rire et pleurer. Un mise en scene et un decor tres sobres qui suffisent a nous transporter dans ces annees 70 , au milieu de cês hommes et femmes et de ces destins si difficiles .

30 Aout, Market Theatre, a Johannesburg

Piece: The Travellers
Auteur: creation
Metteur en scene: Sylvaie Strike
Acteurs: Toni Morkel, Daniel Buckland, Shelley Meskin
Duree: 1H25
Horaire: 20H15